Lorsqu’une pièce est défectueuse de manière évidente, on n’hésite pas à la changer malgré le coût en général assez élevé des pièces de rechange.
Mais, il arrive des moments où l’on réfléchit pendant des heures avant de prendre la bonne décision.
L’aide des amis sur les forums peut, dans ces instants, être primordiale comme agent déclencheur pour entreprendre une action.
Ce fut le cas au sujet des rotules de suspension avant.
Ces rotules ayant une conception de fabrication « non démontable", ne permettent que très difficilement d’en apprécier l’état d’usure.
Alors quoi faire, changer systématiquement pour de la pièce neuve ou laisser dans l’état avec le risque d’avoir tout à recommencer si l’on s’aperçoit plus tard que l’on était dans l’erreur.
Dans le cas présent, il s’agirait de démonter une nouvelle fois une partie des éléments du train avant et surtout, de passer des heures inutiles à effectuer les réglages des angles de chasse, parallélisme et hauteur de crémaillère.
Informé et mis en garde contre la qualité plus que douteuse des rotules de « refabrication » d’aujourd’hui, c’est là qu’intervient l’utilité de mettre sur les blogs et forums son expérience au service des autres, j’ai décidé de démonter l’indémontable pour me rendre compte de visu de l’état interne des rotules mises en doute.
Voici un exemplaire des organes suspects ;
Quarante deux ans d’age, ça commence à peser sur les rotules !
Pourquoi indémontable ? Et bien parce que les deux demis coquilles enserrant la rotule interne, sont soudées ensemble par trois points. Facile ! Me suis-je dis ! Il suffit de percer ces points de soudure. Oui, mais c’était sans penser que la coquille recevant la rotule, était en acier traité et imperçable avec mes moyens.
Heureusement, la coquille inférieure n’était pas du même métal et j’ai pu la percer moyennant une petite astuce.
Méthode détaillée, ci après, pour ceux qui voudraient également tenter l’expérience.
D’abord, percer avec un foret classique jusqu’à ce que la pointe touche la tôle traitée et ensuite finir le perçage avec un foret affûté « à fond plat » pour lamer la coquille inférieure jusqu’à atteindre la tôle plus dure.
Il suffit, pour terminer, de supprimer le peu de toile restante en passant une lame entre les deux coquilles. J’ai pris un grattoir pour la peinture de bâtiment. Le choisir usagé, car il ressort quand même un peu « diminué » par l’opération.
Et voici ce que l’on découvre à l’intérieur
Joie non dissimulée, car je vais pouvoir prendre une décision basée sur des faits concrets.
Après nettoyage …
…… on s’aperçoit qu’il n’y a aucune trace d’usure. A peine un petit rodage des faces en contact.
La décision est prise, je conserve les anciennes rotules !
Il suffit maintenant de remonter le tout, en garnissant de graisse graphitée.
Positionnement du ressort de poussée
Mise en place de la coupelle d’appui du ressort
Insertion du joint papier, fait maison, et avec un peu de pâte Lowac.
Remontage de la coquille d’appui de la rotule.
Maintien des coquilles, de la coupelle porte soufflet et mise en pression du ressort avec trois vis provisoires en attendant le montage sur le triangle de suspension.
Viendra ensuite la peinture de l’ensemble monté.
Voilà ce que ça donne. Mieux que le neuf !
Reste néanmoins quelques incertitudes.
Est-ce que je ne vais pas être trahis par la tenue du soufflet qui est un peu craquelé ?
Comment vont se comporter les deux demis coquilles au moment de la suppression des vis provisoires pour remonter l’ensemble sur le triangle ? Le ressort va de nouveau les écarter, forcément puisqu’elles ne sont plus solidarisées par les points de soudure !
Ce sera une nouvelle journée, donc un nouveau problème à résoudre.
C’est tout l’intérêt de la restauration !!